Non, les hôpitaux ne font pas leur beurre sur les morts de la COVID-19
Un mort COVID = de la moulaga pour l'hôpital ! Voilà en substance la légende urbaine qui se répand à haute vitesse sur les réseaux sociaux
Déclarer qu'un patient est décédé de la covid-19 pour toucher un « subside de 5000€ » ? C'est ce que sous-entendent des publications qui circulent sur les réseaux sociaux. La fille d'une dame décédée d'un cancer aurait voulu signaler une erreur sur l'acte de décès, précisant covid-19, et se serait vu répondre que cette déclaration permettait à l'hôpital de toucher une prime de 5000€. Un moyen de décrédibiliser la comptabilisation des morts liés à cette épidémie.
La publication serait originaire de Belgique et c'est donc là que l'AFP et La Voix du Nord ont été vérifier l'information. Les hôpitaux et le SPF, équivalent du ministère de la Santé en belgique, ont été contactés et ont démenti l'existence de ce subside. Ce qui ne veut pas dire que les hôpitaux n'ont pas reçu d'aide au cours de la crise sanitaire, simplement que celle-ci n'était pas liée à un nombre de décès déclarés. C'est ce que l'on peut lire sur la note éditée par l'INAMI, l’Institut national d’assurance maladie invalidité, à l'occasion d'un premier versement aux établissements de soin. Ce document ne fait nulle part mention d'une rémunération fonction d'un nombre de patients et encore moins en lien avec le nombre de décès constatés. Enfin, fin mai, le site de la RTBF souligne que le gouvernement belge débloque 1 milliard d'euros pour faire face à la crise, dont 157M€ à destination des hôpitaux. Là non plus, il n'est pas question d'échelonner cette aide sur un nombre de décès.
On notera également que la publication se fonde dès le départ sur un élément erroné, puisqu'il y est question de la cause du décès sur l'acte en lui-même. Or, que ce soit en France ou en Belgique, les actes de décès ne mentionnent pas cette information (aucune chance donc qu'une personne ait pu voir inscrit COVID au lieu de CANCER).
Voilà donc un élément très factuel qui permettra à chacun de renvoyer à ses études quiconque continuerait à relayer cette ineptie sur les réseaux sociaux ou dans son cercle de connaissance. Si on rajoute à tout ça les éléments de langage de type « de source sûre » ou « partagez avant que Facebook ne supprime » on obtient tous les ingrédients menant tout droit à de la bonne désinformation des familles. En effet, qui pourrait encore s'imaginer que Facebook irait censurer une quelconque information concernant de potentiels subsides versés à des hôpitaux des pays Européens ?
hoaxbuster
Rédacteur Hoax