Blaylock neurochirurgien réputé
Un neurochirurgien réputé vous envoie un message d'alerte contre les vaccins. Bon... un de plus. Mais que cache t-il donc exactement ?
Russell Blaylock, puisque c'est lui le désormais célèbre neurochirurgien réputé, fait un véritable carton sur le web francophone.
Son message est un véritable cri d'alerte anti vaccination. En lieu et place du vaccin, il préconise une bonne dose de vitamine D3, qu'on pourra augmenter en cas de besoin.
Pour lui, pas de doute, le problème c'est l'adjuvant et plus précisément le squalène. Il n'hésite pas à l'accuser de tous les maux [sclérose en plaques- arthrite rhumatoïde - lupus - syndrome de la Guerre du Golfe qui a tué plus de 10.000 soldats - maladie de Lou Gehrig].
Bien entendu, ce sont des affirmations à prendre telles quelles. Aucune étude ne venant corroborer aucun de ses dires, il s'agit donc de lui faire aveuglément confiance (normal, c'est un neurochirurgien réputé). Pourtant, selon l'OMS, pas moins de 22 millions de doses de vaccins antigrippe contenant du squalène ont été administrées depuis 1997, sans constater de problèmes autres que quelques réactions locales modérées. Et 12 ans de recul... Ce n'est tout de même pas rien.
Nul doute cependant que certains objecterons que l'OMS est à la solde des laboratoires pharmaceutiques, c'est effectivement une hypothèse. Seulement voilà, il est impossible de trouver une quelconque source scientifique crédible venant appuyer le discours de notre neurochirurgien réputé, aucune étude sérieuse, rien (et pourtant on a fouillé, fouillé et encore fouillé) ! On trouve un nombre faramineux de remontées google dénonçant le fameux adjuvant, mais aucune qui n'amène plus de preuves que notre bon vieux Russell. Tout se passe donc comme s'il suffisait d'en être convaincu pour que ce soit vrai.
Il faudra donc faire confiance, soit aux scientifiques ayant mené des études scientifiques démontrant non seulement l'innocuité du produit MF-59, mais également son efficacité dans un cadre vaccinal, soit aux personnes affirmant que le squalène est dangereux.
Précisons qu'en ce qui concerne la responsabilité du squalène dans les cas de "syndrome de la guerre du golfe", il est pour le moins osé d'en faire mention. En effet, si le squalène a bien été un temps soupçonné (en tant qu'adjuvant du vaccin contre l'anthrax), il a été démontré (lien vers pdf puis recherche sur squalene) que les vaccins anti-anthrax administrés aux soldats n'en contenaient pas une seule goutte ! Ce que ce garderont bien de dire l'ensemble des défenseurs acharnés de la non-vaccination.
A propos de notre vénérable neurochirurgien, il n'est peut-être pas inutile de préciser que Russell Blaylock est effectivement neurochirurgien... à la retraite. Il occupe désormais son temps entre :
- ses activités commerciales consistant à vendre des pilules nutritives permettant notamment de lutter contre les maladies d'Alzheimer et de Parkinson,
- ses activités professorales auprès de l'université chretienne de Belhaven College.
- ses activités associatives auprès de l'AAPS
L'AAPS est une association de chirurgiens et médecins américains. Voici quelques-unes de ses positions :
- opposition à tout plan de vaccination
- opposition à toute forme de couverture sociale (même par assurance privée)
- opposition à l'avortement
Et quelques-unes de ses grandes idées :
- l'avortement prédispose la future mère à accoucher prématurément de bébé déficients cérébraux,
- le style de vie d'un homosexuel raccourcit sa vie de vingt ans, au moins,
- Barrack Obama a utilisé des techniques d'hypnose pendant sa campagne,
- le CO2 dans l'atmosphère n'est pas la cause du réchauffement climatique
- le VIH ne donne pas le SIDA
Voici donc ce qu'est Russell Blaylock, neurochirurgien réputé. Charge à chacun de se faire sa propre opinion sur le degré de crédibilité du monsieur.
Précisons tout de même que son explication concernant le virus H1N1 et la "tempête de cytokines" qu'il provoque est tout à fait exacte ! Toutefois, cette "tempête" ne peut pas avoir lieu chez la personne immunisée... ou vaccinée. En conséquence, dès lors que cette "tempête de cytokines" n'est provoquée que par deux virus connus (le H1N1 de 1918 et le H5N1 HP), nous ne sommes pas loin de penser qu'il s'agit plus d'un argument en faveur du vaccin que contre celui-ci.
Pour conclure, un point rapide sur la vitamine D3. Pour la grippe A, rien n'est sûr, mais par contre, son utilité protectrice est de plus en plus reconnue dans bien des domaines.
Rien de particulier à en dire donc... Sinon que ce bon docteur Blaylock préconise des doses très largement excessives - jusqu'à 15.000 UI jour. Les dernières études montrent qu'un adulte peut tolérer un maximum de 10 000 UI jour, au-delà les risques d'insuffisance rénale et/ou cardiaque sont réels (évidemment, dans ces conditions, le "plus la dose de vitamine D3 est élevée, meilleure la protection" du Dr Blaylock ne se commente même pas, tout le monde aura compris).
hoaxbuster
Rédacteur Hoax