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Société
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700 litres de sang

Sublimes créatures de la génération Twilight, un vrai festin vous attend dans le 66 : de délicieux mets préparés avec du sang humain... ou bien alors un hoax de plus !

Faux Faux
01/03/2013 Par hoaxbuster
Pertinence
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Début mars 2013, une macabre découverte est faite par les gendarmes spécialisés dans les affaires d'environnement des Pyrénées-orientales (66).

Un thanatopracteur - la thanatopraxie étant l'art de conserver le corps humain - stockait dans son garage des centaines de litres de sang et de substance organique, ce qui, outre le fait d'être illégal, pose évidemment un problème sanitaire avec un risque infectieux non négligeable.

 

 

Malhonnête = diabolique ?

 

Ici s'arrêtent les faits ! La suite du message en circulation est un fantasme d'internaute qui a fait un canular de mauvais goût en rajoutant que la personne incriminée "revendait les fluides à une usine locale de fabrication de charcuteries".

 

Il manque un "6" au département "66" pour faire le chiffre de "la bête", du mal absolu... Ce mal qui est dans l'air du temps et qui est même devenu un effet de mode depuis ces légendes contemporaines de guerriers vampires séducteurs dont Bram Stoker est à l'origine avec son célèbre roman Dracula. Roman qui fut très vite adapté pour être l'un des premiers blockbusters de l'histoire du cinéma : Nosferatu. L'image que l'on se fait du Prince des Carpates est tellement présente dans notre mythologie moderne que Coppola en a fait un remake dans les années 90 et que le personnage a inspiré un film d'animation en 2013 : Hôtel Transylvanie.

 

Pour en revenir à notre embaumeur, il est poursuivi pour "élimination irrégulière de déchets présentant des risques infectieux et abandon illégal de déchets" et "gestion sans habilitation d'un établissement de thanatopraxie" , nullement pour avoir revendu le sang à une fabrique de boudins...

Bien qu'il exerçait depuis une vingtaine d'années, il n'avait pas renouvelé son habilitation à pratiquer son activité. Il n'était donc plus en mesure de se débarrasser des déchets - par incinération auprès d'un organisme agréé - ce qui lui a certainement permis de considérablement réduire ces coûts. Par déduction, il est soupçonné d'avoir déversé plusieurs milliers de litres de substance humaine dans la nature.

 

 

De la diffamation au scandale sanitaire

 

On pourrait tout d'abord penser que l'ajout fait à l'article original du journal cherche à nuire à une entreprise locale.

Investigation faite, il semblerait qu'il n'existe aucune société Guillerette dans ce département, ce qui laisse à penser que l'auteur du message aux motivations potaches n'avait pas de mauvais dessein.

 

Toutefois, cette affaire intervient dans une période d'incertitude alimentaire qui fait suite, d'une part à de récents scandales notamment les produits Spanghero/Findus à la viande de cheval et la présence de matières fécales dans les tartes Ikea ; et d'autre part à la mise en lumière de pratiques légales pouvant tromper le consommateur non averti sur la marchandise comme le foie gras de Hongrie et les pizzas sans fromage.

Certes, en choisissant le premier prix des produits surgelés, il ne faut pas s'attendre à de la grande gastronomie. Le consommateur est cependant en droit de savoir ce qu'il mange sans avoir à chercher l'astérisque en police de taille 4 qui figure au bas de la boîte... ou parfois même pas !

 

Une légende disparaît !

 

Mais tout n'est pas noir dans cette histoire. Si on profitait de la conclusion pour tordre le coup d'une vieille légende urbaine ?

On a ici la preuve qu'il n'est plus possible de se retrouver prisonnier dans son cercueil 6 pieds sous terre... En effet, lorsque le thanatopracteur vous a retiré vos organes et remplacé votre sang par du formol, il devient particulièrement difficile de se réveiller !

Une bonne nouvelle pour tous les claustrophobes que l'idée de la mort rend anxieux. Quant aux autres, en cette période de festival de Cannes, je propose de rester dans le cinéma pour découvrir l'extraordinaire performance du réalisateur Rodrigo Cortés : Buried.

 

L'inhumation précipitée, Antoine Wiertz (1854)

 

Source :

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hoaxbuster
Rédacteur Hoax
mots-clés : Société - Rumeur
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