suicide collectif des Guarani
Suicide massif au Brésil ! 170 indiens Guarani ont préféré se donner la mort plutôt que de devoir affronter un déracinement. Est-ce bien réel ?
Vous avez peut être récemment vu cette histoire passer sur vos murs : 170 indiens Guarani se seraient suicidés.
Echoué récemment sur les côtes de Facebook, ce blog semble pousser un cri de détresse. Sauf qu’en dénonçant à la fois la tragédie guarani supposée et l’ignominie des membres du G20, l’auteur se prend les pieds dans le tapis de l’altermondialisme bon marché. Tâchons de dêmeler le vrai du faux.
Ou se situe le hoax ?
Non, aucun groupe de Guarani de ne s’est suicidé par paquet de 170.
En 2012 Les 170 en question ont écrit un courrier de désespoir, expliquant qu’ils préféraient être tués sur la terre de leurs ancêtres que devoir en être chassés. Oui le taux de suicide des Guarani est le plus important du monde, mais non il n’y a pas eu de sacrifice façon Ordre du Temple Solaire. Oui le sort des Guarani est préoccupant.
Leurs origines
Les Guarani sont un peuple amérindien localisé majoritairement au Brésil dans des terres amazoniennes. On en dénombre environ 60 000. Les Guarani du Brésil sont le peuple des Guarani Kaiowa. Il existe d’autres ethnies Guarani en Argentine, Bolivie et au Paraguay.
Leurs croyances
Les Guarani ont une communion toute particulière avec la terre, que l’on retrouve dans leur mythologie animiste calquée sur le cycle des plantes. C’est en partie pour cela que le déracinement des Guarani est vécu comme un drame. Ce sont des peuples de la jungle, dont les divinités sont de la fôret.
Leurs suicides
Ce peuple détient en effet un fort taux de suicide (le plus important du monde), notamment dû à la spoliation de leur terres pour la culture massive de canne à sucre (et dont Coca cola est le principal acheteur). La construction de complexes hoteliers de luxe, ou encore la quête de l’or n’arrangent pas non plus leurs affaires. Bref tout est bon pour que les Guarani soient expropriés sans délai.
Sauf que dans leur esprit, les repousser en dehors des limites de leurs terres revient à les excommunier, à les arracher à leur famille, à les rendre orphelins de leurs dieux.
Un mauvais remake
Les Guarani subissent ce qu’ont connu avant eux les indiens d’Amérique : expulsion de leur territoire (sous peine d’amende), alcoolisme dû à leur désoeuvrement, violence de la part des "colons". Actuellement ils sont forcés de vivre au bord de l’autoroute. Un rapport analyse les taux de suicides des Guarani sur les dernières décennies. Chiffre qui correspond historiquement aux expropriations dont ils sont victimes depuis le début des années 80.
Quelques faits marquants récents
En octobre 2012, un groupe de 170 Kaiowas (ndr: les Guarani du Brésil) (...) après qu'un ordre d'expulsion ait été émis par un juge fédéral, a déclaré qu'ils étaient prêts à accepter leur extinction. Selon une lettre envoyée au Conselho Indigenista Missionário (...):
“Nous allons déjà être tués, donc nous voulons être tués et enterrés avec nos ancêtres ici où nous sommes aujourd'hui. Par conséquent, nous demandons au ministère fédéral de la Justice et de ne pas arrêter notre expulsion, mais nous leur demandons de décréter notre mort en masse et de nous enterrer tous ici. (...) Ceci est notre demande aux juges fédéraux. Nous attendons dès maintenant cette décision de la justice fédérale. (...) Étant donné que nous avons pleinement décidé et que nous n'allons pas quitter cet endroit mort ou vivant."
Un Guarani confiait même à Survivalinternational.org, une association de défenses des peuples indigènes: "Nous n’avons pas d’avenir, nous ne sommes pas traités avec respect, il n’y a pas d’emplois pour nous et il n’y a pas de terre où nous pouvons cultiver et vivre. Nous choisissons de mourir parce qu’en fait nous sommes déjà morts à l’intérieur".
Pour suivre les actualités du peuple Guarani en français : Survivalfrance.org.
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Rédacteur Hoax