icon_user icon_facebook icon_twitter icon_send_message icon_rss

Société
fond_titre_article

Migrants du centre de Sugny

Après les enfants-rois, les migrants-roi ? C'est du moins ce qui se passerait au centre Fedasil de Sugny, mais est-ce exact ?

Du vrai / du faux Du vrai / du faux
01/10/2015 Par hoaxbuster
Pertinence
Hoaxbuster_etoile_noire_vide Hoaxbuster_etoile_noire_vide Hoaxbuster_etoile_noire_vide Hoaxbuster_etoile_noire_vide

Pour une fois, ce n'est pas l'homme qui a vu l'homme qui a vu l'ours (et qui n'a pas eu peur) qui s'y colle, mais une "personne qui travaille chez Fedasil depuis plus de 15 ans" et dont les propos auraient été résumés "le plus fidèlement possible"... Vraiment ?

 

L'auteur anonyme de ce résumé se ferait pourtant sévèrement recaler s'il soumettait son travail à un professeur de français, parce que comme l'a expliqué à Hoaxbuster Benoît Mansy, du Service Communication de Fedasil : "la discussion a bien eu lieu, mais le collaborateur n'a pas tenu les affirmations reprises dans l'article. La plupart des informations sont fausses ou très déformées."

 

Petit récapitulatif point par point, avec l'aide du directeur du centre Fedasil concerné (celui de Sugny), Nicolas Genin, ainsi que de Pascal Godart, directeur du CPAS de Vresse-sur Semois, dont dépend Sugny.

 

Ce qui est totalement faux dans le message

 

* D'abord, comme l'explique Nicolas Genin, qui a plutôt constaté de la reconnaissance chez les migrants : "il n'y a pas de haine de la part des résidents envers l'Occident (sinon ils ne seraient pas venus jusque chez nous) et nous ne sommes pas constamment insultés (sinon nous ne viendrons plus travailler non plus)". Logique...

 

* Ensuite, les migrants ne sont pas conduits par Fedasil à Bruxelles et Anvers pour leurs démarches : "les déplacements officiels (procédure, avocat, rendez-vous médicaux, recherche logement) se font en transport en commun (et ce, malgré l'éloignement du site)." Seule exception de bon sens à cette règle : "des mineurs non accompagnés ou des femmes enceintes en fin de grossesse".

 

* La violence n'est pas non plus la norme à Sugny, même s'il y a eu ponctuellement des incidents nécessitant le recours aux forces de l'ordre. Il est donc "faux de dire qu'il y a des bagarres quotidiennes dues à des rivalités religieuses importées de leur pays" ; de même, il n'y a "jamais eu 12 combis de police au centre Fedasil de Sugny", comme il était du reste facile de s'en assurer en compulsant la presse locale (qui ne rapporte guère qu'un incident à Sugny, en 2012).

 

* Quant aux morts du Bataclan, ils n'ont pas vraiment déclenché l'hilarité à Sugny : "après les attentats, de nombreux résidents ont été choqués et il est faux de dire qu'il y a eu des rictus ou des provocations sur un tel sujet.  Plusieurs résidents ont organisé des gestes de soutien en faveur des victimes des attentats de Paris."

 

* Enfin, "il est faux de dire que les réfugiés ne veulent qu'une maison, la TV et Internet.  Ce qu'ils veulent avant toute chose, c'est la sécurité pour eux-mêmes et pour leurs proches, ensuite, un toit et de quoi manger, l'accès à des soins de santé et la scolarisation de leurs enfants." Ce qui semble évident, mais ça va mieux en le disant...

 

Ce qui est en partie vrai dans le message :

 

* Une réunion au CPAS le 26 novembre 2015 de tous les acteurs concernés a en effet fait apparaître des problèmes d'incivilité et de sécurité, mais de façon moins tranchée que dans le message. D'après Pascal Godart, si "les commerçants présents (surtout la superette DELHAIZE et la librairie de la Semois) se plaignent de vols à l’étalage fréquents et récurrents", en revanche "les autres commerces de Bohan ne semblent pas trop impactés par les candidats réfugiés de Fedasil". Et surtout, ces actes ne restent pas impunis, comme le rappelle Nicolas Genin : "en cas d'infraction, il est faux de dire que les réfugiés ne risquent rien et que la police les ramène.  La loi belge s'applique de la même façon pour toute personne sur le territoire."

 

* S'il est vrai que "les résidents vont régulièrement à pieds jusque Bohan où se trouve la supérette" (ben oui, les migrants ont le droit de consommer, comme tout le monde), et que la réunion du CPAS a mis en évidence, d'après Pascal Godart, "de nombreux faits où des résidents arrêtent les véhicules pour monter à bord pour éviter le trajet à pied de 5 km les reconduisant au centre où les amenant à Bohan", nul n'a mentionné d'intimidation... Enfin, d'après Nicolas Genin, "il est faux de dire que les résidents font appel eux-mêmes à l'ambulance en guise de "taxi". Ceci n'est jamais arrivé".

 

* Il est vrai qu'il y a "plus (mais pas uniquement) de célibataires âgés entre 20 et 30 ans" à Sugny (un fait qui ne devrait guère appeler de commentaires, mais dont la mention suffit à indiquer de quel bord politique est l'auteur du message).

 

* "Il est vrai aussi que la demande d'un accès internet est une demande courante dans tous les centres d'accueil", mais ce n'est pas vraiment pour regarder des films interdits au moins de 18 ans, non : c'est tout simplement "pour pouvoir communiquer via les réseaux sociaux avec les proches restés au pays"...

 

 

 

 

 

 

 

Donnez nous votre avis

hoaxbuster
Rédacteur Hoax
mots-clés : Société - Désinformation
0 contribution


Top 10
fond_titre_article