Société
Légalisation de la pédophilie
E&R et consorts l'affirment : la déclaration des droits sexuels validée par l'ONU serait une légalisation de la pédophilie. Ou comment certains font passer des vessies pour des lanternes.
Pertinence
Cette désinformation provient d’une vidéo de Marion Sigaut postée sur la chaine Youtube de Media-presse.info. Elle y parle de la Déclaration des droits sexuels, établie par l’IPPF sous l’égide de l’ONU.
Quelques informations de présentation :
- Qui est Marion Sigaut ? Une proche d’Egalité & Réconciliation, conférencière et écrivain. Ses derniers ouvrages sont publiés chez Kontre Kulture, la maison d’édition fondée par Alain Soral.
- Qu’est-ce que Media-presse.info ? Un site "d’information" qui se définit comme libre et qui regroupe des personnalités du FN, de Civitas ou de la Fraternité traditionaliste Saint Pie X.
- Qu’est-ce que l’IPPF ? L’International Planned Parenthood Federation. Créée à Bombay en 1952 et basée à Londres, elle occupe au niveau mondial des missions de planning familial : éducation, prévention, soins et traitements. Elle collabore avec l’ONU et l’UNICEF.
La Déclaration des droits sexuels, rédigée en 2014, est une charte très facilement trouvable sur internet et destinée, comme indiqué dans son avant-propos, aux “organisations, activistes, chercheurs et décideurs qui oeuvrent à la promotion et à la garantie des droits humains”. Reprise fin septembre 2016 par le biais de sites comme Les moutons enragés ou Egalité & Réconciliation, elle en ressort complètement déformée et il est nécessaire de faire un récapitulatif des informations manipulées.
- “Le droit sexuel sans limitations, ça veut dire que l’interdit religieux va devoir être combattu, l’ordre public et la moralité publique devront être combattus puisqu’il ne faut plus qu’il y ait de limitations [...] donc il va être interdit d’interdire.” COMPLETEMENT FAUX
Principe 6 de la Déclaration : “Comme les autres droits humains, les droits sexuels ne peuvent être soumis qu’aux seules limitations fixées par la loi en vue de garantir la reconnaissance et le respect des droits et libertés d’autrui, le bien-être général dans une société démocratique, et la santé et l’ordre public, conformément à la législation relative aux droits humains” (détail p.19)
- “Les acheteurs d’enfants sur internet feront partie de ceux qui pourront faire valoir leurs droits sexuels et ce sont des droits qui seront reconnus aux enfants [...] Quel est l’âge à partir duquel on va pouvoir considérer que les enfants ont des droits sexuels ? La réponse est venue de la bouche de Ban Ki-Moon soi-même qui, le 30 mars 2012, à l’ONU, a fait savoir que ce sera 10 ans !” COMPLETEMENT FAUX
Principe 2 de la Déclaration : “Les droits et protections garantis aux personnes de moins de 18 ans diffèrent des droits des adultes et doivent tenir compte des capacités évolutives de chaque enfant à exercer ses droits pour son compte” (détail p.17). En note 13, l’IPPF indique bien que, dans le cadre de la Convention internationale des droits de l’enfant, “un enfant signifie tout être humain de moins de dix-huit ans”.
Quant à la mention de l’âge de 10 ans, elle provient d’un article du C-Fam (Center for Family and Human Rights, qui milite entre autres contre le droit à l'avortement) datant de 2012 et dans lequel Ban Ki-Moon est cité : "les jeunes, comme toutes les autres personnes, partagent un droit humain à la santé qui inclut les droits à la santé sexuelle et procréative.". Pourquoi 10 ans ? Aucune source ne permet de remonter à l’origine de ce chiffre. Ban Ki-Moon parle de jeunes, et non d’enfants prépubères.
Il est donc très facile de manipuler une information en comptant qu’une vidéo suffira à convaincre le plus de monde possible. Une vidéo seule n’est jamais une source fiable, il est essentiel d’aller consulter la ou les sources primaires : dans ce cas, la Déclaration des droits sexuels elle-même.
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Rédacteur Hoax
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